Guillaume Apollinaire (1880-1918)

le Bestiaire, ou Cortège d'Orphée (1911, gravures Raoul Dufy)

 

Le Hibou / Owl / De Uil

 

 

 

   

Le Hibou
Mon pauvre coeur est un hibou
Qu’on cloue, qu’on décloue, qu’on recloue.
De sang, d’ardeur, il est à bout.
Tous ceux qui m’aiment, je les loue.

 

De Uil
Mijn arme hart is als een uil
die men vastnagelt, losmaakt en weer hecht.
geen bloed meer, het vuur is eruit.
Allen die mij minnen, die prijs ik.
 

Owl

My poor heart is an owl
One pins, unpins, and repins.
Of blood, of ardour, he's run out.
All those who love me, I praise.
 

 

 

note (DW, trouvé sur l'internet):
"Pour conjurer les mauvais sorts en tous genres, il était de bon ton de clouer une chouette ou un hibou à la porte de sa grange. Cette pratique était encore courante dans le centre de la France il y a quelques décennies. Les effraies sont les messagères de la mort."

cf.: (interesting interext!) the poem of Victor Hugo

''La Chouette", invented with the same image in mind, and commencing thus:

      Une chouette était sur la porte clouée ;
      Larve de l'ombre au toit des hommes échouée...

   

 

 

 

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