Les roses d'Ausonius
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Poème sur les Rosen de Paestum, attribué à Ausonius. le thème de 'vana rosa'.
texte original et deux traductions (anglais et francçais)
biographie ce lien (en anglais) Plus d'' info sur La rose dans l'antiquité ici
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| Paestum, southern Italy, famous for its roses ("Poseidonia" Greek colony, founded in 600 B.C.). In 29 B.C. Virgil referred to its beauty and mentions its roses that bloom twice a year (...canerem, biferique rosaria Paesti - Georgica IV, 119) |
The flowers of old roses are quite different from modern ones. Sometime in the 18th century the Paestum rose seems to have become extinct but some experts claim traces of it in roses such as ‘Autumn Damask’
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[De Rosis Nascentibus]
For the latest critical edition of the
Latin text, see
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On newblown roses
Mediaeval Latin Lyrics |
Idylle XIV , Rosae
Oeuvres complètes d'Ausone (2 Tomes),
t. 2 |
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Ver erat et blando mordentia frigora
sensu
... et caelestis aquae pondere tunc gravidas.
[line only in old
editons]]
rara pruinosis canebat gemma frutectis
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5
10 |
SPRING,
and the sharpness of the golden dawn. |
C’était au printemps : la douce haleine du matin et sa piquante fraîcheur annonçaient le retour doré (saffran) du jour. La brise froide encore, qui précédait les coursiers de l’Aurore, invitait à devancer les feux du soleil. J’errais par les sentiers et les carrés arrosés d’un jardin, dans l’espoir de me ranimer aux émanations du matin. Je vis la bruine peser suspendue sur les herbes couchées, ou retenue sur la tige des légumes ; et, sur les larges feuilles du chou, se jouer les gouttes rondes et lourdes encore de cette eau céleste. Je vis les riants rosiers que cultive Paestum briller humides au nouveau lever de Lucifer. Çà et là, sur les arbrisseaux chargés de brouillards, luisait une blanche perle qui devait mourir aux premiers rayons du jour[279]. |
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ambigeres raperetne rosis Aurora
ruborem |
15
20 |
Think you, did
Dawn steal colour from the roses, |
On doute si l’Aurore emprunte aux roses son éclat vermeil, ou si le jour naissant donne à ces fleurs la nuance qui les colore[280]. Même rosée, même teinte, même grâce matinale à toutes deux ; car l’étoile et la fleur ont pour reine Vénus : même parfum peut-être mais le parfum de l’une se dissipe dans les hautes régions des airs[281] : plus rapproché, on respire mieux le parfum de l’autre. Déesse de l’étoile et déesse de la fleur, la divinité de Paphos a voulu leur donner à toutes deux la couleur de la pourpre. |
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momentum intererat quo se nascentia
florum |
25
30
35
40 |
A moment dies
: this bud that was new born
I marvelled at
the flying rape of time ; |
Le moment était
venu où les germes naissants de ces fleurs allaient se
développer en même temps. L’une verdoie couverte encore d’un
étroit chapeau de feuilles : l’autre se nuance déjà d’un
rouge filet de pourpre. Celle-ci commence à découvrir la
cime effilée de son haut obélisque, et laisse poindre sa
tête empourprée : celle-là déploie le voile étendu sur son
front, avide déjà de faire compter ses feuilles nombreuses ;
et sans plus attendre elle étale les richesses de son riant
calice, et livre au jour la poussière dorée qu’il renferme.
Une d’entre elles, qui rayonnait naguère de tous les feux de
sa chevelure, pâlit abandonnée de ses feuilles qui tombent. |
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conquerimur, Natura, brevis quod gratia
florum: |
45
50 |
O Earth, to
give a flower so brief a grace ! As long as a day is long, so long the life of a rose. The golden sun at morning sees her born, and late at eve returning finds her old. Yet wise is she, that hath so soon to die, and lives her life in some succeeding rose. O maid, while youth is with the rose and thee, pluck thou the rose : life is as swift for thee. |
Nous nous plaignons, nature, que la beauté des fleurs soit fugitive : les biens que tu nous montres, tu les ravis aussitôt. La durée d’un jour est la durée que vivent les roses : la puberté pour elles touche à la vieillesse qui les tue. Celle que l’étoile du matin a vue naître, à son retour le soir elle la voit flétrie. Mais tout est bien : car, si elle doit périr en peu de jours, elle a des rejetons qui lui succèdent et prolongent sa vie. Jeune fille, cueille la rose, pendant que sa fleur est nouvelle et que nouvelle est ta jeunesse, et souviens-toi que ton âge est passager comme elle[283]. |
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